"Nota" et "figura" : vers une lecture totale de la note musicale au Moyen Âge - Université d'Orléans Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2019

"Nota" et "figura" : vers une lecture totale de la note musicale au Moyen Âge

Résumé

This essay addresses a little studied aspect of medieval music notation, the note or nota as a symbolic figure (figura), which symbolism was perfectly standard in the Middle Ages. The musical note, like all objects and beings emanating from God, is a symbol standing for that which surpasses humans, the invisible spiritual world. In the first half of this essay, we explore the functions of the nota in a magical work originating in a university milieu and focused on the nota, the Ars notoria. The case of the Ars notoria demonstrates that the nota is not a neutral or even logical written sign, but rather a figura that operates outside alphabetical writing codes and that speaks to the presence of God and of his wisdom in the world. In the second half of this essay, we demonstrate that this conception of the nota as a key to the spiritual world is relevant to the musical nota. Indeed, the nota in music is a microcosm of God; it represents the part of God that dwells in the world, the Holy Spirit or Pneuma. In turn, the symbol-nota represents the special force (virtus) of chant or song (cantus), or, to use medieval terminology, song’s special property (proprietas). Thanks to its force and property, song – as represented by the nota – is able to exceed the abilities of the human being producing it, assuming that he is in tune with the musical perfection that is the musica mundana, the music of the spheres.
Cet essai détaille un aspect peu étudié de la note musicale au Moyen Âge, la note (nota) en tant que figure (figura) symbolique, un symbolisme tout-à-fait dans l’ordre des choses au Moyen Âge. Car la note musicale, issue de Dieu comme tout objet et être médiévaux, est un symbole (symbolum) qui représente ce qui surpasse les humains, à savoir le monde spirituel et invisible. Dans un premier temps, nous explorons les fonctions de la nota dans une tradition de magie universitaire qui lui est dédiée, l’Ars notoria, pour illustrer le fait que la nota n’est pas une « écriture » neutre et logique, mais une figura qui se place en dehors de l’écriture alphabétique et assure de la présence de Dieu et de sa sagesse dans le monde. Dans un deuxième temps, nous démontrons que cette conception de la nota comme clef ouvrant sur le monde céleste est également pertinente dans le contexte musical. La nota est un microcosme de Dieu ; elle représente la partie de Dieu qui habite le monde, l’Esprit Saint ou Pneuma. À son tour, ce symbole qu’est la nota témoigne de la force (virtus) spécifique au chant (cantus), et donc de sa propriété (proprietas) spéciale. Ainsi le chant peut-il excéder les capacités de l’être humain qui le produit, si du moins celui-ci est en accord avec la parfaite musica mundana.
Fichier non déposé

Dates et versions

halshs-02343639 , version 1 (03-11-2019)

Identifiants

Citer

John Haines, Julien Véronèse. "Nota" et "figura" : vers une lecture totale de la note musicale au Moyen Âge. Chaillou-Amadieu, Christelle; Floquet, Oreste; Grimaldi, Marco. Philologie et Musicologie. Des sources à l'interprétation poético-musicale (XIIe-XVIe siècle), 8, Classiques Garnier, pp.217-238, 2019, Collection "Musicologie", 978-2-406-08170-8. ⟨10.15122/isbn.978-2-406-08170-8.p.0217⟩. ⟨halshs-02343639⟩

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