Formulé dans sa leçon inaugurale au Collège de France prononcée le 2 décembre 1970, le paradoxe foucaldien du commentaire de texte, selon lequel le commentaire d’un texte « permet de dire bien autre chose que le texte même, mais à condition que ce soit ce texte même qui soit dit et en quelque sorte accompli », constitue, toujours aujourd’hui, un outil de nature à révéler la réalité d’un commentaire par rapport au texte qu’il commente. Si, à première vue, ce paradoxe n’est pas relatif à la posture de « Foucault face à la norme », un phénomène contemporain : le commentaire officiel des décisions juridictionnelles, permet de les mettre en rapport. Appliqué à son exemple le plus topique, celui des commentaires autorisés des décisions du Conseil constitutionnel, le paradoxe foucaldien du commentaire de texte permet ainsi d’établir différents degrés de normativité de ce discours : une moindre normativité non juridictionnelle, contrastant avec une perceptible normativité juridictionnelle.